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19 mars 2024

Défi 10 nuances de couleurs

 Un nouveau petit texte (ça fait super longtemps) avec un défi proposé par un ami : écrire un texte comportant minimum 10 couleurs ou nuances de couleurs.
Le mien dépasse les 20 couleurs et nuances de couleurs. Défi relevé donc. ^^

Les portes s’ouvrirent, laissant la lumière inonder son visage. Ebloui, il fut forcer de plisser les paupières quelques secondes, avant de s’avancer dans le grand hall. La vision qui l’attendait était à couper le souffler. Les candélabres jetaient une lumière vive, dorée, légèrement vacillantes sur l’assemblée. Le parquet avait la couleur chaude du miel et resplendissait. Deux escaliers massifs de pierre grises sombres encadraient la pièce,leurs rambardes de marbre blanc, veiné d’un gris métallique leur donnaient une marque de noblesse et un épais tapis carmin atténuait le coté austère des marches de granit. Autour du nouvel arrivant, les silhouettes se pressaient vers la salle de danse, l’entrainant dans leur mouvement. Tout le monde était dans ses plus beaux atours. Lui-même avait revêtu un élégant costume châtaigne sur une élégante chemise beige ornée de délicates broderies. Ayant réussi à se saisir d’un verre sur le plateau d’un serviteur déambulant parmi les convives, il prit le temps d’admirer le spectacle. Au milieu de la piste, une petite dizaine de couples tournoyaient au rythme de l’orchestre installé à proximité. Des robes d’azur et de pourpre, de topaze et de cyan virevoltaient au ras du sol. Les femmes arboraient leurs plus beaux bijoux, collier d’améthyste d’un violet profond, boucles vert émeraude scintillantes, bracelets d’or et d’argent. Les hommes n’étaient pas en reste et, chacun à sa façon, se pavanaient comme autant de paon faisant la roue. Redingotes bleu nuit, grise ou même jaune paille pour le plus ambitieux, chaussures de cuir noire brillantes sous la lumière des bougies, ou marron plus sobre, et tous arboraient une touche de couleur : qui une lavallière rouge vif, qui un mouchoir d’un blanc étincelant qui dépassait d’une poche de poitrine, d’autres des bagues aux lourds rubis écarlates ou saphirs d’un bleu aussi profond que l’océan lui-même. Il eut un petit rire de gorge. La soirée s’annonçait délicieuse.

31 oct. 2023

31. Feu (Inktober 2023)

 

Mon regard se perd dans les flammes qui s'échappent de ce vieux conteneur métallique. Une épaisse fumée noire s'en dégage, décorée de quelques braises et étincelles virevoltantes. Je me laisse aller contre la vieille poutre piquetée de rouille dans mon dos. L'épuisement me gagne. A coté de moi, Jeff tisonne le feu, Pat prépare un rata avec ce qu'on a en stock. Ca sera probablement dégueulasse, comme d'habitude, comme tout ce qu'on peut manger dans ces foutues Terres Désolées... Mais ça nourrit, c'est tout ce qui compte. Son fusil à la main, Ann surveille les alentours tout en fredonnant une vieille mélodie de sa voix écorchées.
Je laisse ma tête basculer en arrière, contre la poutre, les paupières mi-closes.
Pour ce soir, nous sommes en sécurité. J'espère.

30. Cohue (Inktober 2023)


Ombeline suivait nerveusement son frère ainé, le seul qui lui restait. Cela faisait déjà plusieurs semaines que leur père les avait mis à la porte, sans un mot d'explication, rien. Le reste de la fratrie s'était éparpillé, elle ne savait pas où. Elle avait juste vu ses ainés partir, sans se retourner, les laissant, elle et Balgor, les deux plus jeunes, à leur sort. Son humeur s'assombrit en repensant à ces évènements. Elle ne savait pas ce qu'elle ressentait, un étrange mélange de tristesse, de colère et d'inquiétude. Elle espérait qu'ils allaient bien, même s'ils les avaient abandonnés eux aussi.
Il n'avait pas fallu longtemps aux deux jeunes enfants pour comprendre que, dans la rue, la loi du plus fort régnait. Les quelques provisions qu'ils avaient pu emporter n'avaient pas fait long feu et, assez rapidement, ils avaient du se rabattre sur un peu de chasse, de glanage, et de chapardage. Leur éducation leur avait au moins appris l'art de la débrouille. Depuis, les deux benjamins de la fratrie vagabondaient entre villes et villages, cherchant surtout à mettre de la distance entre eux et le fief de leur géniteur. Ils avaient atteint cette ville la veille au soir. Balgor avait déniché un coin de toit à peu près sec où ils avaient pu passer la nuit dans une relative sécurité.
Le bruit environnement la ramena au présent. Ils avaient atteint le marché et une foule immense s'y pressait déjà. Elle frémit, mal à l'aise. Elle avait un mauvais pressentiment et rechignait à suivre Balgor qui la tirait, la main refermée sur son poignet, entre les étals. La foule se referma sur eux. Elle sentait les regard méfiant des marchands sur eux. Deux gamins crasseux... Évidemment qu'ils craignaient des vols. Balgor se faufilait agilement entre les gens, la trainant toujours dans son sillage.
Soudain, une dispute se déclencha aux abords d'un présentoir. Les curieux se précipitèrent pour profiter du spectacle. Un mouvement de foule  s'engouffra entre les deux enfants. Ombeline sentit la main de son frère tenter de l'agripper désespérément, glisser et la lâcher. Entrainer par la cohue, elle hurla le prénom de son frère, entendit faiblement le sien en réponse mais la foule, comme un organisme vivant, se referma autour d'elle, la pressant, l'emportant toujours plus loin.
Seule, elle était seule, livrée à elle-même, terrifiée.

29 oct. 2023

29. Massive (Inktober 2023)


Sa silhouette se découpait, bien visible dans le ciel de fin d'après midi. Le soleil avait commencé à disparaitre sous l'horizon, colorant les nuages de nuances roses et oranges somptueuses. Elle s'ébranla, venant dans leur direction à grands pas, souplement. Son allure évoquait celle d'un lynx.
Ils s'étaient tous figés, interloqués par cette rencontre imprévue, ne sachant pas trop comment réagir. En quelques minutes elle fut devant eux.
Cette magnifique orque de 2m de haut, les cheveux tressés de lianes et de plumes, des vêtements de peaux tannées et parés de symboles nébuleux. Sa peau, du même vert tendre que des jeunes pousses, arborait également des tatouages dont la symbolique leur échappait, tracés à l'encre bleue.
Ses yeux, noirs, les regardaient durement, alors qu'elle les toisait, sa hache nonchalamment posée sur ses épaules, massive.